Edito du troisième numéro du Croquetout Aux premiers jours de septembre, cheveux au vent, une chemise bleue pétrole posée comme une voile sur un pantalon blanc, le visage tanné par le soleil du midi, je vais retrouver mes bureaux. Après une bonne heure de bouchons accompagnés d’ une ribambelle de klaxon et de quelques « avance patate », j’arrive à bon port. Ouf, mon patron préféré est toujours là, comme sur le zing rutilant, dans leur panier d’osier les éternels croissants et sur l’escargot en fer blanc les oeufs durs. Chaque année, c’est la même angoisse, la même peur. Et si ces lieux de travail poétique et de lien social que sont les bistrots, estaminets, troquets, cafés et brasseries disparaissaient du paysage urbain? Plus de serveur en tablier blanc , de maître d’hôtel en plastron et noeud papillon, de tête de cochon au bar, de trognes, de râleurs, de discussions inutiles, de journaux à commenter, de petits blancs à partager, de jambon beurre, rillettes, cornichons et cacahuètes à grignoter. Non c’est un mauvais rêve. Si les vacances sont faites pour s’échapper du quotidien, le quotidien pour être supportable se doit d’être émaillé de petits plaisirs. Au comptoir d’un estaminet par exemple! Je ne sais pas si cela est bien ou mal. Je sais seuleument que c’est humainement bon de rêver 5mn en trempant le bout de son croissant dans sa tasse de café noir.Partagez sur les réseaux sociaux
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