Editorial du Croquetout Numéro 5
Ortolans, gros becs, becfigues, alouettes, grives et bécasses, que ne peut on plus manger, ou commercialiser? L’évolution de notre cuisine est elle dépendante de l’évolution «macrobiotechnologique» de notre planête? Le cabillaud en voie de disparition ? Je le trouve à tout bout de dos et filets et souvent au même prix que le lieu noir, lui en voie de bistronomie. Le thon de méditerranée, le corbe, le merou, la langouste, la cigale, le canari (le champignon bien sûr !), l’escargot de Bourgogne et la grenouille des Dombes : nourritures terrestres au goût sauvage où ètes vous? Cailles des vignes, coqs faisants, perdrix blanches, gros becs et chacha qui jadis ravissaient nos babines badines dans quel oreiller au fumet délicat dormez-vous désormais? Je rêve d’un lièvre de Beauce bien préparé, il fait mon bonheur et je ne suis pas chasseur! Mais j’aime l’art de la chasse et sa cuisine et les chasseurs. Enfant, en Haute Loire, tôt le matin, je partais faire semblant de chasser, avec un arc en noisetier, ma besace en bandoulière, un opinel dans la poche. J’aimais m’enrober du costume de David Crocket, une toque en queue de castor sur la tête... Longtemps à Noël, j’ai commandé des bottes en daim (un jour je m’en paierai une paire). Je rêvais Indien et dernier des Mohicans et, étrangement, dans mon for interieur, je suis toujours persuadée de pouvoir survivre en forêt de chasse et de cueillette. Pour moi, l’homme vrai est un homme naturellement et authentiquement sauvage. C’est un être qui aime connaître, respecter et entrenir la nature. C’est un bécassier qui après huit heures de marche rentre au logis heureux du travail de son chien et d’un panier de champignons. Sa femme aussi est heureuse : elle n’aura pas d’oiseaux à plumer... Mais, c’est une autre histoire...Partagez sur les réseaux sociaux
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